...et ça me rend heureuse.
C'est pour ça que je l'ai choisi.
Dur comme un roc, fragile comme un chêne, loyal comme un chien.
Dans quelques mois, ça fera 10 ans que je l'ai rencontré. C'était une époque où il faisait constamment nuit dans mon cœur. Il venait de Corse, où l'air et chaud et où les odeurs sont remplies de nostalgie. Il n'était pas comme les autres. Aucun filtre, aucune spéciale envie de me plaire, il était juste lui, authentique comme un enfant. J'ai aimé sa fragilité, celle que tu trouves en t'attardant de longues soirées durant.
Ma "pépite" comme je l'appelais. Car je savais que sous cette carapace se cachait le matériau le plus noble qui soit, l'or. Fallait juste enlever l'épaisse couche de terre, les années passées dans l'ombre et la solitude. C'était un travail tout à fait à ma portée.
"Je te préviens, je veux des enfants rapidement."
Moi aussi je suis authentique et directe. Je pense que nos énergies masculines se sont reconnues, puis aimées passionnément. Il me fallait un mec comme ça. Un mec capable d'aimer la brutalité et la violence de mon âme. Un mec qui ne se sentait pas constamment émasculé par l'énergie de mon désespoir.
J'avais trouvé ma maison, mon endroit sécure et rassurant. Juste là, juste comme ça, au détour d'une rencontre hasardeuse sur une appli dénuée de tout romantisme.
"OK" m'a t'il répondu. C'est à ce moment là que j'ai compris que ce mec aurait les couilles pour me suivre partout où j'aurais envie de répandre ma folie.
Puis elle est née. Notre petite Ghjuliana. Beaucoup trop tôt, beaucoup trop fragile, beaucoup trop belle. Mon cœur a explosé. Mon corps aussi. Lui, il a recollé tous les morceaux éparpillés de mon âme et m'a remis sur pied. Sans modèle à copier, sans notice ni mode d'emploi. Ce mec était devenu un père incroyablement grand en un claquement de doigt.
"Je n'aurais pas voulu que ça se passe autrement." Ces paroles qui restent gravées dans ma mémoire n'ont fait que confirmer ce que je pensais déjà de lui. Il est devenu mon pilier, dans le pire moment de ma vie. De notre vie. J'ai su que je pouvais fermer les yeux et me reposer sur son épaule. Me reconstruire après cette naissance violente et volée.
C'est vrai qu'il ne m'a rien offert pour la Saint-Valentin. J'ai d'ailleurs été obligée de jouer le jeu et faire la fille super déçue le lendemain. Pas longtemps, mais juste assez pour le faire chier. Mais au fond je m'en fous. Son amour il me le prouve chaque jour depuis 10 ans. Pas par des cadeaux, des lettres d'amour et des "je t'aime." Non ce n'est pas ce genre d'amour facile qu'il me donne. Ce qu'il me donne c'est le respect, dans mes choix les plus difficiles à suivre pour un mec aussi macho que lui, un allaitement qui n'en fini plus, un lit conjugal devenu un refuge pour chacun de mes enfants, des choix professionnels qui l'oblige à subvenir à tous nos besoins, sans exception.
Alors non ce n'est pas facile tous les jours. Parfois je m'émerveille devant ces hommes débordant de tendresse pour leur femmes enceinte sous mes yeux de photographe de maternité. Je trouve absolument magnifique ces marques d'amour bruyantes et dégoulinantes.
Mon chéri, il m'aime en silence. Il me le prouve chaque jour. En silence.
Je voulais lui dédier ces quelques lignes en ce lendemain de Saint-Valentin.
Parce que souvent je me plains de toi, à toi. Et seulement à toi. Face au monde, je ne cesse d'évoquer tes qualités par milliers, cette intelligence, cette loyauté, cette fidélité dont tu fais preuve chaque jour depuis 10 ans. Cette maturité qui me permet de m'ancrer sur une terre qui me fait parfois vaciller.
Je te voue un respect sans faille. Une fidélité sans limite, un amour inconditionnel.
Tu es ma maison, ma couverture chauffante et rassurante. J'aime la façon dont tu m'aimes même si parfois elle glace nos amis. On ne loupe jamais une occasion de s'en foutre plein la gueule. Pour rigoler, comme des potes de longues dates qui n'ont aucune limite. Un peu, complètement à l'image de notre amour, qui n'a aucune limite.
Mon Jef, je t'aime de tout mon cœur.
Merci d'être là, merci d'être toi.